La rue Soufflot
(París)
Romanza para el abanico de Madame Marie Laurencin
Nuestra breve jornada pronto habrá terminado: los últimos
años se abren ante nosotros como estas calles;
y el colegio sigue estando allí, y esta plaza
en cuadrículas, y la vieja iglesia en la que hemos visto
entrar muerto a Verlaine. En el fondo, a pesar del mar
y de tantos caminos, jamás hemos salido
de aquí, y toda nuestra vida habrá sido
un pequeño viaje en círculos y zigzags por París.
E incluso después, aquí nos quedaremos,
invisibles, olvidados, pero siempre habitando
la ciudad de la infancia y del primer amor,
con el asombro de los doce años y del encuentro,
que aún nos hace murmurar entre el gentío:
“Porque sabes que siempre te he querido.”
y un transeúnte, que me ha oído, se da vuelta.
Traducción de Fernando Ilucik y Emmanuelle Brière.
Scheveningue, muerta ya la estación
En el pequeño bar de muebles encerados,
bebimos largamente bebidas de Inglaterra;
era cálido, íntimo bajo los cortinados.
Fuera el viento de mar crujía reposeras.
Ambiente de salón fumador en un barco…
Yo, el corazón opreso, como cuando se viaja;
yo estaba enternecido, yo estaba ya lejano;
yo un niño en sus angustias, correcto y educado.
¡Y lo que nos rodeaba, era todo tan calmo!
Una barra y la gente confidente se torna.
¡Oh, cómo se es pequeño las tardes junto a ustedes,
cómo uno se arrodilla! ¡Olas, inmensas olas!
Versión de F.I.
La antigua estación de Cahors
¡Viajera! ¡oh cosmopolita! hoy en día
Abandonada, dejada, retirada de los negocios.
Un poco al margen de la vía,
Vieja y rosa en medio de los milagros de la mañana,
Con tu marquesina inútil
Extiendes al sol de las colinas tu andén vacío
(Este andén que antaño barría
El vestido de aire en torbellino de los grandes expresos)
Tu andén silencioso al borde de una pradera
Con las puertas siempre cerradas de tus salas de espera,
Cuyo calor de verano agrieta los postigos…
Oh estación que has visto tantos adioses,
Tantas partidas y tantos regresos,
Estación, oh doble puerta abierta a la inmensidad encantadora
De la tierra, donde en alguna parte debe encontrarse la alegría de Dios
Como una cosa inesperada, relumbrante;
Ahora tú reposas y gustas las estaciones
Que regresan trayendo la brisa o el sol, y tus piedras
Conocen el relámpago frío de las lagartijas; y el cosquilleo
De los dedos ligeros del viento en la hierba donde están los rieles
Rojos y rugosos de óxido,
Es tu único visitante.
La sacudida de los trenes no te acaricia ya:
Pasan lejos de ti sin pararse sobre tu césped
Y te dejan en tu paz bucólica, oh estación por fin tranquila
En el corazón fresco de Francia
Traducción de Marco Antonio Campos y Jean Portante
Valery Larbaud (Vichy, Francia, 1881-1957), Les Poésies de A. O. Barnabooth, Nouvelle Revue Française, Paris, 1913; Gallimard, 1966
Otra Iglesia Es Imposible - Gallimard - Poèmes - Wiki Poèmes - Idiomas Olvidados - Letras Libres - Zenda - El Mundo, España
Foto: Valery Larbaud c.1900 Gallimard/Wikimedia Commons
La rue Soufflot
(Paris)
Romance pour l'éventail de Madame Marie Laurencin
Notre petite journée sera bientôt finie: les dernières
Années s'ouvrent devant nous comme ces rues;
Et le collège est toujours là, et cette place
Quadrillée, et la vieille église où nous avons vu
Entrer Verlaine mort. Au fond, malgré la mer
Et tant de courses, nous ne sommes jamais sorti
D'ici, et toute notre vie aura été
Un petit voyage en rond et en zigzag dans Paris.
Et même après, nous resterons encore ici,
Invisible, oublié, mais habitant toujours
La ville de l'enfance et du premier amour,
Avec l'étonnement des douze ans et de la rencontre,
Qui nous fait murmurer encore dans la foule:
“Porque sabes que siempre te he querido.”
Et un passant, qui m'a entendu, se retourne.
Scheveningue, Morte-saison
Dans le clair petit bar aux meubles bien cirés,
nous avons longuement bu des boissons anglaises;
c’etait intime et chad sous les rideaux tirés.
Dehors le vent de mer faisait trembler les chaises.
On eût dit un fumoir de navire ou de train:
j’avais le coeur serré comme quand on voyage;
j’étais tout attendri, j’etais doux et lointain;
j’étais comme un enfant plein d’angoisse et très sage.
Cependant tout était si calme autour de nous!
Des gens, près du comptoir, faisaient des confidences.
Oh, comme on est petit, comme on est à genoux,
Certains soirs, vous sentant si près, ô flots immenses!
L'ancienne gare de Cahors
Voyageuse! ô cosmopolite! à présent
Désaffectée, rangée, retirée des affaires.
Un peu en retrait de la voie,
Vieille et rose au milieu des miracles du matin,
Avec ta marquise inutile
Tu étends au soleil des collines ton quai vide
(Ce quai qu'autrefois balayait
La robe d'air tourbillonnant des grands express)
Ton quai silencieux au bord d'une prairie,
Avec les portes toujours fermées de tes salles d'attente,
Dont la chaleur de l'été craquelé les volets...
O gare qui as vu tant d'adieux,
Tant de départs et tant de retours,
Gare, ô double porte ouverte sur l'immensité charmante
De la Terre, où quelque part doit se trouver la joie de Dieu
Comme une chose inattendue, éblouissante;
Désormais tu reposes et tu goûtes les saisons
Qui reviennent portant la brise ou le soleil, et tes pierres
Connaissent l'éclair froid des lézards; et le chatouillement
Des doigts légers du vent dans l'herbe où sont les rails
Rouges et rugueux de rouille,
Est ton seul visiteur.
L'ébranlement des trains no te caresse plus:
Ils passent loin de toi sans s'arrêter sur ta pelouse,
Et te laissent à ta paix bucolique, ô gare enfin tranquille
Au coeur frais de la France.
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