La Creación es un templo donde vivos pilares
Dejan surgir a veces unas voces oscuras;
Allí los hombres pasan a través de espesuras
De símbolos que observan con ojos familiares.
Cómo confusos ecos que a los lejos se ahogan
En una tenebrosa y profunda unidad,
Vasta como la noche, como la claridad,
Perfumes y colores y sonidos dialogan.
Y así hay perfumes frescos como recién nacidos,
Verdes como los prados, dulces como el oboe,
y hay otros triunfadores, densos y corrompidos,
Todos de una expansión infinita movidos,
Como el almizcle, el ámbar, el incienso, el aloe,
Que cantan el transporte del alma y los sentidos.
Charles Baudelaire (París, 1821-1867) [Les fleurs du mal, 1857, 1861, 1868], Poetas franceses contemporáneos, Ediciones Librería Fausto, Buenos Aires, 1974
Traducción de Raúl Gustavo Aguirre
Foto: Ch. Baudelaire por Etienne Carjat (detalle), c. 1863 Reprodart
Correspondances
La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
— Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
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