I
-¿A quién quieres más, hombre enigmático, dime? ¿A tu padre, tu madre, tu hermana, tu hermano?
-No tengo padre, ni madre, ni hermana, ni hermano.
-¿A tus amigos?
-Es es una palabra cuyo sentido me es hasta hoy desconocido.
-¿Tu patria?
-No sé sobre qué latitud está situada.
-¿La belleza?
-La amaría de buena gana, diosa e inmortal.
-¿El oro?
-Lo odio como odias a Dios.
-¡Eh! ¿Qué amas entonces, extraordinario extranjero?
-Amo las nubes… las nubes que pasan… allá… allá… ¡las maravillosas nubes!
Charles Baudelaire (París, 1821 - 1867), Petits poèmes en prose (Le spleen de Paris), Louis Conard, París, 1926 Internet Archive
Versión de Remo Occhipinti
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I
L’étranger
-Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
-Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
-Tes amis?
-Vous vous servez là d'une parole dont le sens m'est resté jusqu'à ce jour inconnu.
-Ta patrie?
-J'ignore sous quelle latitude elle est située.
-La beauté?
-Je l'aimerais volontiers, déesse et immortelle.
-L'or?
-Je le hais comme vous haïssez Dieu.
-Eh! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger?
-J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages!
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Imagen: Charles Baudelaire, grabado de Emile de Roy, 1844 (detalle), en Charles Baudelaire: sa vie et son oeuvre, de Charles Asselineau; Alphonse Lemerre, París, 1869 Biblioteca Nacional de Francia/ Getty Images
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