En el fin del mundo
Algo grita en la calle negra en cuyo final el agua del
Río ruge contra las barrancas.
Esa colilla arrojada desde una ventana cambia en estrella.
Algo grita una vez más en la calle negra.
¡Ah!,¡vuestras fauces!
Noche pesada, noche irrespirable.
Un grito se acerca a nosotros hasta tocarnos casi, pero
Expira justamente en el momento de alcanzarnos.
En alguna parte del mundo, al pie de un terraplén,
Un desertor parlamenta con centinelas que no
comprenden su manera de hablar.
Fortunes, 1942
Robert Desnos (París, 1900-Campo de concentración alemán de Terezin, 1945), Poetas franceses contemporáneos, Librerías Fausto, Buenos Aires, 1974
Versión de Raúl Gustavo Aguirre
Robert Desnos (París, 1900-Campo de concentración alemán de Terezin, 1945), Poetas franceses contemporáneos, Librerías Fausto, Buenos Aires, 1974
Versión de Raúl Gustavo Aguirre
Au bout du monde
Ça gueule dans la rue noire au bout de laquelle l'eau du / Fleuve frémit contre les bergues./ Ce mégot jeté d'une fenêtre fait une étoile. / Ça gueule encore dans la rue noire. /Ah! vos gueules! /Nuit pesante, nuit irrespirable. / Un cri s'approche de nous, presque à nous toucher, mais / Il expire juste au moment de nous atteindre. // Quelque part, dans le monde, au pie d'un talus, / Un déserteur parlamente avec des sentinelles qui ne comprennent pas son langage.
Ça gueule dans la rue noire au bout de laquelle l'eau du / Fleuve frémit contre les bergues./ Ce mégot jeté d'une fenêtre fait une étoile. / Ça gueule encore dans la rue noire. /Ah! vos gueules! /Nuit pesante, nuit irrespirable. / Un cri s'approche de nous, presque à nous toucher, mais / Il expire juste au moment de nous atteindre. // Quelque part, dans le monde, au pie d'un talus, / Un déserteur parlamente avec des sentinelles qui ne comprennent pas son langage.
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