Quien entra por casualidad en la morada de un poeta
no sabe qué poder tienen sobre él los muebles,
cada nudo de la madera encierra más
cantos de pájaros que todo el corazón de la floresta,
le basta que una lámpara pose su cuello de mujer
a la caída de la tarde sobre un mueble barnizado
para que se liberen de repente miles de abejas multiplicadas
y un olor a pan fresco y a cerezos floridos;
es tal la fortuna de este solitario
que una simple caricia de la mano
da otra vez a estos grandes muebles negros y taciturnos
la levedad de un árbol en la mañana.
René Guy Cadou (Sainte-Reine-de-Bretagne, 1920-Louisfert, 1951), Hélene ou Le Régne Végétal, Éditions Seghers, Paris, 1951.
Versión de Jorge Teillier en revista Clave N° 5, Cali, Colombia
Envío de Jonio González
Celui qui entre par hasard
Celui qui entre par hasard dans le demeure d'un poète
ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
que chaque noed du bois renferme davantage
de cris d'oiseaux que tout le coer de la foret
il suffit qu'une lampe pose son cou de femme
a la tombée du soir contre un meuble verni
por délivrer soudain mille peuples d'abeilles
el l'odeur de pain frais de cerisiers fleuris
car tel est le bonheur de cette solitique
qu'une caresse toute plate de la main
redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
la légèreté d'un arbre dans le matin.
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