lunes, septiembre 18, 2023

Max Jacob / Fantomas otra vez




El Señor y la Señora eran tan gastrónomos como estirados. La primera vez que el chef se les acercó, con el gorro en la mano, y les dijo: "Perdón, ¿el Señor y la Señora están satisfechos?", le contestaron: "Se lo haremos saber por el maître". La segunda vez no contestaron. La tercera vez pensaron echarlo, pero no pudieron decidirse a ello, porque era un chef único. La cuarta vez (¡Dios mío, vivían en un extremo de París, estaban siempre solos, se aburrían tanto!), la cuarta vez comenzaron: "La salsa de alcaparras es estupenda, pero el canapé de perdiz estaba un poco duro". De allí se pasó a hablar de deportes, de política, de religión. Esto es lo que deseaba el chef, que no era otro que Fantomas.

                                                                                                Le Cornet à Dés, 1917

Max Jacob (Quimper, Francia, 1876 - Drancy, Francia, 1944), Poetas franceses contemporáneos, Ediciones Librería Fausto, Buenos Aires, 1974
Traducción de Raúl Gustavo Aguirre




Encore Fantomas

Ils étaient aussi gourmets que gourmés, le monsieur et la dame. La première fois que le chef des cuisines vit, un bonnet à la main, leur dire: "Excusez moi, est-ce que Monsieur et Madame son contents?" on luis répondit: "Nous vous le ferons savoir par le maître d'hôtel!" La seconde fois ils ne répondirent pas. La troisième fois, ils songèrent à le mettre dehors, mais il ne purent s'y résoudre, car c'était un chef unique. La quatrième fois (mon Dieu, ils habitaient aux portes de Paris, ils étaient seuls toujours, ils s'ennuyaient tant!), la quatrième fois, ils commencèrent: "La sauce aux câpres est épatante, mais le canapé de la perdrix était un peu dur" On en arriva à parler sport, politique, religion. C'est ce que voulait le chef des cuisines, qui n'était autre que Fantomas.

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